Le besoin de reconnaissance est important chez les êtres humains. Comme les fleurs ont besoin de soleil pour éclore, nous avons besoin d’être vus par les personnes qui nous entourent pour nous épanouir. Le regard de nos proches nous aide à révéler ce que nous sommes. Lorsque nous avons été justement reconnus, il est plus facile de se reconnaître soi-même.
Être reconnus nous ancre dans la réalité de ce monde. Cela nous permet de vivre en étant conscients de ce que nous sommes et de ce qui nous différencie des autres.
Que faisons-nous lorsque nous reconnaissons quelque chose ou quelqu’un ?
Nous reconnaissons son existence. Sans juger de la pertinence de son existence, nous disons : « Tu es là, je te vois, je reconnais que tu existes. »
L’approbation et la désapprobation ne devraient pas être mélangées à la reconnaissance. Lorsqu’elles s’y confondent la reconnaissance s’en trouve affectée. Reconnaître une caractéristique personnelle : la spontanéité, l’impulsivité ou la droiture de quelqu’un ne signifie pas trouver que c’est bien ou mal, que cela devrait être autrement. Reconnaître, c’est devenir conscient de l’existence de quelque chose.
Reconnaître engendre une responsabilité. Lorsque nous sommes conscients de l’existence de quelque chose, nous ne pouvons plus nier son existence. Tant que je n’ai pas reconnu une maladie, une difficulté ou un don que je possède, je vis en fonction de mon ignorance. Lorsque je sais, j’adapte mes comportements. Nous mettons parfois en place toute une stratégie d’évitement afin de ne pas voir quelque chose. La peur est là, bien présente. Elle nous protège d’une situation à laquelle nous croyons ne pas pouvoir faire face.
Prenez quelques instants pour répondre à ces deux questions :
• Que cherchez-vous à éviter de voir actuellement ?
• Qu’avez-vous omis de reconnaître à sa juste valeur en vous?
Vous pouvez vous poser ces questions de façon répétitive et faire de belles découvertes. Une petite dose de courage peut être nécessaire pour faire cet exercice.
Le besoin de reconnaissance peut prendre naissance dans une partie de nous qui est souffrante. Le souvenir qu’un parent ne nous a pas reconnu comme personne à part entière peut causer des blessures importantes. Si l’âme de l’enfant portait déjà une fragilité en lien avec le manque de reconnaissance, la douleur infligée par ce manque sera d’autant plus grande.
Les personnes qui portent des blessures liées à la reconnaissance peuvent vivre la reconnaissance avec orgueil ou fausse modestie. Elles s’en emparent goulûment ou la rejettent. Ces personnes ont besoin de guérir leur blessure, pas d’être condamnées. Les blessures demandent à être reconnues.
Il n’y a pas que notre existence qui a besoin d’être reconnue. Nos talents, nos succès, nos caractéristiques et nos faiblesses ont aussi ce besoin. Pour se déployer, nos talents et nos habiletés doivent être reconnus par nous et par les autres. C’est une loi en cet univers.
La reconnaissance engendre une plus grande conscience de soi. Cette conscience nous permet de jouer le grand jeu de la vie avec brio.
Lorsque nous avons reconnu nos caractéristiques humaines : talents, forces, traits de personnalité, intentions, préférences, etc. il devient alors possible de reconnaître le divin qui sommeille en chacun de nous. En fait, ce n’est pas le Divin qui sommeille en nous, c’est nous qui sommes tellement happés par notre survie que nous en oublions de regarder l’essentiel. En se tournant vers l’essentiel, la plus grande de toutes les reconnaissances peut se produire, la reconnaissance que je suis Être.
Il n’y a rien à chercher, pas de démarche, pas de chemin pour reconnaître que je suis une présence divine. Juste à regarder à l’endroit d’où part mon regard et voir ce qui voit. Ce qui voit ne peut être vu, c’est la Vision Une. Je suis cette Vision. Le reconnaître délivre d’une grande partie de la souffrance qui nous afflige et restitue la joie d’être vivant.